Je
Je me
Je me suis
Je me
suis réveillé
Je me
suis réveillé avec
Je me
suis réveillé avec la
Je me
suis réveillé avec la tête
Je me
suis réveillé avec la tête loin
Je me
suis réveillé avec la tête loin du
Je me
suis réveillé avec la tête loin du corps
Je me
suis réveillé avec la tête loin du corps d’elle
Je me
suis réveillé avec la tête loin du corps
Je me
suis réveillé avec la tête loin du
Je me
suis réveillé avec la tête loin
Je me
suis réveillé avec la tête
Je me
suis réveillé avec la
Je me
suis réveillé avec
Je me
suis réveillé
Je me suis
Je me
Je
GRATITUDE
d’après Oliverio Girondo
Merci le
vent
Et la
pluie,
Merci la
neige,
La
douceur,
Le sel.
Merci le
jour,
Les
étoiles
Et la
mer.
Merci
l’enfance
Et les
éclairs.
Merci la
rage
Et le
vin,
Le tabac
Et les
vers,
Les vers
de terre.
Merci
les fruits,
Bisous,
Les
feuilles mortes
Et la
musique.
Merci.
Merci la
mort
Et le
sommeil,
Les
rêves,
La soif.
Merci la
faim,
Le
travail,
Les
fêtes
Et les
nuages
Qui passent et ne
disent rien.
Merci.
Merci la
solitude
Et les
matins,
Les
matins d’hiver.
Merci le
verre
Et le
crayon,
L’amour,
Le feu,
le feu, le feu.
Merci,
Merci
beaucoup
Les
lasagnes
Et
l’oubli,
La
mémoire,
L’eau
douce de l’été.
Merci.
Merci
les oreilles,
Les
yeux,
La
langue et les lèvres et la parole.
Merci
les mains,
Les
pieds,
Le sexe
chaud et mouillé.
Merci
l’inconstance,
La
fugacité,
Le
silence,
Le
désert,
L’absence
d’un Dieu.
Merci
les couleurs,
Les
papillons
Et le
miel.
Merci la
ferveur,
La
folie,
La peau.
Merci la
souffrance,
L’horreur
et la mort.
Merci.
Merci
les mystères,
Les
oiseaux.
Merci
les pierres,
Le vent,
Les
dictionnaires.
Merci.
Merci
beaucoup.
Moi,
l’ombre, je vous salue.
RIMBALDIENNE
J’ai
étendu mes pieds de boue à cristal, les mains d’enfer à paradis, mes yeux
d’univers à univers, les oreilles de silence à silence, – et je danse?
ENVOI
Pour le
verre oublié dans un coin de la salle, le cendrier plein de déchets, coincé
contre l’esprit,
Pour les
chansons niaises de l’enfance, et les feuilles mortes de toutes les saisons,
Pour les
cerises que je ne mange pas, les pas de l’ombre sur le trottoir un certain soir
d’été,
Pour la
flamme du briquet ce soir gelé d’hiver,
Pour les
baleines,
Pour les
pingouins drôles des rêves, et les rêves drôles de tout âge,
Pour mes
nièces,
leur
mystère,
les
ombres du soleil de la nuit du sommeil,
Pour la
poussière d’un corps brûlé,
Pour
l’araignée, ses toiles,
et pour
les étoiles, les ailes tombées, les pierres et les cailloux, les gouttes
de la
pluie
qui
tombent
du toit
un
certain jour de détresse,
Pour les
soirs et ce soir d’il y a trois ans, si clair,
Pour le
retour – toujours – après l’absence,
Pour
vous qui, de temps en temps, pensez à moi,
la
solitude,
les
nuages toujours,
les métamorphoses,
et les
vagues qui partent, qui partent, qui s’en vont de nos regards,sans un
mot
et à
jamais,
Pour les
marins,
le vin,
les
hérissons de mon jardin,
et les
beaux matins de l’hiver,
Pour la
neige, celle que j’ai vue – fenêtre ouverte – une seule fois de ma vie,
les
amants,
les
amants de tous les siècles,
et de
chaque nuit,
et Dylan
Thomas,
et ma
soeur,
et le
Van Gogh d’Artaud,
et le
silence de Rimbaud,
et les
cris,
Pour les
femmes,
Pour les
nègres de toutes races couleurs et origines,
et pour
moi aussi,
Pour
Pina Bausch,
Glauber
Rocha
et pour
Ferré.
Dilamar P. Jahn
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