Affichage des articles dont le libellé est 3ème numéro. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 3ème numéro. Afficher tous les articles

1 septembre 2012

Où vas-tu, animal étrange?


Cet hiver, tu as abandonné ton cavalier pour aller ton chemin à travers le froid, puis la douceur du printemps, et maintenant la chaleur de l’été. Nous qui te suivons te voyons arborer un sourire. Quels songes fais-tu ? Si jusqu’à présent nous n’aurions pu dire si tu allais au gré de l’aventure ou en direction d'un lieu, il nous apparaît que nous montons insensiblement vers le Nord. Qu’y a-t-il là-bas ? En viens-tu ? Y a-t-il quelque chose, quelqu’un que tu veux retrouver ? Nous te considérons, toi qui demeures muet, et nous t’envions, nous craignons que ta destination ne soit pas la nôtre, que notre accord se brisera sur une frontière que toi tu peux franchir et pas nous !

Voilà où, de façon sibylline, nous en convenons, nous en sommes avec notre petite entreprise et le bouclage de notre troisième numéro. Notre programme, évolutif et dont nous nous plaisons à faire une histoire au fil du temps, se précise. Comme les Suisses dans Guillaume Tell de Schiller qui se dressent contre la tyrannie par cette simple exhortation : « Liberté ! Liberté ! », nous aimerions scander les deux mots qui nous agitent tant depuis quelques temps, mais nous les garderons encore un peu pour nous. Nous les avons trouvés dans un roman écrit par une romancière connue de tous, Charlotte Brontë dont l’œuvre, découverte seulement cette année pour notre part, nous a touchés profondément. Ce roman n'est point Jane Eyre mais le beaucoup moins lu Shirley où les deux mots que nous sommes venus à chérir sont prononcées au cours d'une conversation sur la poésie entre deux jeunes filles étouffant dans le carcan féminin.

Le troisième numéro du Cheval boiteux est consacré en grande partie à cette fresque sociale se déroulant au début du XIXe siècle dans un Yorkshire déchiré par les progrès de l'industrialisation et la conduite à tenir face à la menace que fait peser Napoléon sur l'Angleterre.

Comme nous l'avons déjà laissé entendre, Charlotte Brontë y traite aussi de la condition subalterne des femmes. À ce sujet, elle fait si bien vibrer les pages de son roman que nous avons cru entendre un appel auquel nous avons eu le désir de répondre, malgré nos dons inférieurs, malgré que cela soit tard pour le faire, à travers une nouvelle figurant en supplément spécial au numéro en sus d'une tentative d’analyse du roman lui-même.  

Au sommaire donc du troisième numéro du Cheval boiteux :

  2 : À la fenêtre.
  3 : Dans la valise.
  4 : Franchir la porte avec Charlotte Brontë et Shirley.
  8 : Des chiens écrasés (et des autres) – Sans chute mais mortel.
10 : Siegfried Meister, philosophe – Les Tracasseries du promeneur solitaire.
12 : Les carnets d’une bibliothécaire – Un casse-pied.
15 : Le Pain quotidien de la conscience.
Encart central : De l’autre côté de la fenêtre.

J. Ange